Nordin Benallal écope de 12 années de prison ferme La 12ème chambre correctionnelle de la cour d'appel de Bruxelles a confirmé, ce matin, la peine de 12 ans de prison ferme, prononcée par le tribunal correctionnel de Bruxelles, voici un an et demi, à l'encontre de Nordin Benallal, 27 ans.
Le célèbre malfaiteur été reconnu coupable d'une double tentative de meurtre sur deux policiers. Les faits se sont déroulés, à Bruxelles, la nuit du 12 au 13 août 2004. Benallal les a cependant toujours niés. L'intéressé s'était fait représenter pendant toute la durée du procès d'appel par ses trois avocats, le bâtonnier Xavier Magnée et Mes Najet Bakkioui et Michel Graindorge.
Le gangster avait déjà été condamné par le tribunal correctionnel de Bruxelles à 5 ans de prison, le 30 octobre 1998, pour des vols avec violences, puis par la cour d'appel de Bruxelles, le 13 février 2004, à 11 ans de prison pour une longue série de braquages. Enfin, le 24 juin 2004, il écopa encore 27 ans de réclusion criminelle devant la cour d'assises du Brabant wallon, pour hold-up et car-jackings. L'un de ces méfaits avait provoqué une mutilation à vie pour l'une des victimes.
Quelques semaines plus tard, début août 2004, il réussit à s'évader de la prison de Nivelles, sans commettre d'infraction. Au cours de cette cavale, la nuit du 12 au 13 août 2004, deux policiers de la zone de Police Bruxelles-Midi ont tenté de contrôler une Opel Corsa, à bord de laquelle se trouvait le roi de l'évasion, ce qu'ils ignoraient. Benallal et Redouan Najmi, 26 ans, condamné par le premier juge à 2 ans de prison ferme et non-appelant, étaient passés outre le contrôle. La course poursuite va se terminer à pied et les policiers sont formels: le plus petit des deux fuyards s'est retourné et a fait feu à trois reprises. Il était le seul à avoir fait feu, au coin de la rue des Quatres-Vents, à Molenbeek-Saint-Jean. Les deux inspecteurs seront grièvement blessés, l'un dans le haut de la cuisse, mais le second, surtout, à l'abdomen et à la colonne vertébrale. Ce dernier, Michaël S., sera évacué vers l'hôpital Erasme par l'ambulance et par les renforts de police arrivés sur les lieux, quelques minutes plus tard.
Au moment de l'admission de Michaël S., les médecins avaient réservé leur pronostic vital. Il échappera in extremis à la mort. Son collègue, évacué vers l'hôpital Saint-Jean, sera rapidement mis hors de danger.
Benallal a souvent laissé entendre que le tireur était Najmi, puis a tenté d'accréditer la thèse selon laquelle ils étaient, en fait, au nombre de trois, cette nuit-là. La cour n'y a rien entendu aujourd'hui et a désigné Benallal comme le seul tireur possible. Le prévenu avait avoué avoir pris possession du pistolet GP 9mm, qui a blessé les victimes, dans l'après-midi du 12 août 2004, dans la soirée et dans les jours qui ont suivi. Au moment de son arrestation, le 15 août 2004, il avait encore l'arme sur lui.
Le malfaiteur multirécidiviste avait déclaré avoir cédé son pistolet à un tiers, juste au moment des coups de feu et en avoir repris possession quelques instants plus tard. La cour ne l'a pas cru.
Benallal devra verser à chaque policier blessé un euro provisionnel sur des dommages estimés, pour l'un, à 50.000 euros et pour l'autre, à 25.000 euros.